La Colombie connaît la guérilla depuis les années 1960, avec la création de mouvements pro-castristes à l’instar des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui apparaissent en 1964. L’arrivée au pouvoir en 2002 de Alvaro Uribe, déterminé à défaire militairement les FARC, relance les violences armées. Cependant, bien que les FARC aient connu plusieurs revers militaires, l’organisation est toujours active. La première victime de cette violence demeure la population civile délaissée aussi bien par les forces pro-gouvernementales que ces groupes paramilitaires.
Un demi-siècle de guerre a détruit le tissu social du pays et vingt ans d’échec de processus de paix ont engendré un profond scepticisme au sein de la population. C’est dans ce contexte que commencent les négociations à Oslo et si une solution politique émerge, mettant un terme au dernier grand conflit armé d’Amérique du Sud, il se posera la question de la participation des FARC dans la vie politique, encore rejetée dans son principe par une majorité de la population.
L’un des thèmes qui seront abordés au cours de ces négociations est « le développement total des zones rurales ». Rappelons ici que le Père Francisco Pacho de Roux a créé en 1995 le Programme Magdalena Medio pour le développement et la paix qui vise au développement économique de cette région grâce à différents projets. En faisant participer les populations locales, ils contribuent à réduire les violences à leur égard en les rendant plus indépendantes des milices privées qui sévissent sur place. Le succès de sa méthode lui a valu le Prix pour la prévention des conflits de la fondation Chirac.