Après l’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark en 2017, la Finlande est le quatrième pays de l’Union Européenne en quelques mois à voir son circuit de distribution infiltré par de faux médicaments, en particulier un faux anticancéreux, le Velcade® (Bortezomib).
Les lots de Velcade® falsifié ont été distribués dans le pays par un grossiste spécialisé dans les importations parallèles. Neuf boîtes du médicament falsifié ont été utilisées pour le traitement de malades avant que la falsification ne soit découverte.
Lors des précédents cas de falsification de ce produit, les lots incriminés contenaient le bon principe actif à la dose attendue, mais le conditionnement était falsifié. C’est également l’hypothèse privilégiée par l’agence du médicament finlandaise, qui pense que la fraude proviendrait de la substitution du Velcade® par une version générique moins chère, du reconditionnement de flacons authentiques mais périmés, ou encore de l’introduction de produits volés dans la chaîne de distribution. Cette possibilité devra néanmoins être confirmée par les analyses chimiques du produit saisi.
Selon l’agence du médicament finlandaise, cette affaire constitue le deuxième cas de pénétration de faux médicaments dans les hôpitaux du pays, après celui de l’Herceptin® (Trastuzumab) falsifié il y a 4 ans, qui avait également été retrouvé au Royaume-Uni et en Allemagne.
Les importations parallèles de médicaments sont autorisées dans l’Union Européenne en vertu du principe de libre circulation des marchandises, dans une logique de marché. Pourtant, en 2000 déjà, le journal Les Echos relevait que « les importations parallèles non seulement ne modifient pas durablement la structure de l’offre sur le marché, mais n’exercent aucun effet sensible sur les comptes sociaux des Etats membres et sur une éventuelle baisse de prix des médicaments au bénéfice du consommateur ».
Si les effets économiques des importations parallèles semblent inexistants, la menace qu’elles font porter sur la sécurité des circuits de distribution et la santé des malades est, elle, bien réelle.
Les règles économiques ne devraient jamais être appliquées au médicament sans prendre en considération d’abord leurs conséquences potentielles pour la santé publique. Le médicament n’est pas une marchandise comme les autres !
La multiplication des cas d’introduction de médicaments falsifiés, par le biais des importations parallèles, au sein des chaînes d’approvisionnement européennes doit conduire l’Union Européenne à s’interroger sans plus attendre sur les risques qu’engendre cette pratique pour la santé des malades, et à prendre les mesures nécessaires pour assurer de nouveau leur sécurité.
Source : Securing Industry